Non je ne suis pas morte asphyxiée, ni brûlée, ni évacuée, ni quoi que ce soit. Je n'ai pas le nez qui saigne à cause de la sècheresse, mes poumons tiennent à peu près le coup, et je continue de préparer mon avancement de thèse[1].

Le feu progresse, les évacuations augmentent, les journaux en parlent dans le monde entier, plus personne ne sait combien de pompiers sont sur la brèche (mais environ 500) ni combien d'hectares ont brûlé (mais plus de 6000), mais il y a toujours un certain nombre d'autoroutes entre le feu et moi comme le montre la carte ci-dessous (cliquer pour voir en grand).

Krazy Kitty est toujours à une vingtaine de bornes de l'incendie

Le seul problème (en dehors du fait qu'à 5% d'humidité, 27C à 7h du matin, et des prévisions de 33C à l'ombre, le climat n'est pas idéal), c'est la fumée. Ça fait deux jours qu'on n'a pas aéré l'appart' (enfin ma coloc chinoise a bien essayé d'ouvrir les fenêtres, mais je me suis un peu mise en colère), et mes bronches n'aiment pas trop trop être dehors. Les bébés, les vieux, les asthmatiques et les animaux de compagnie sont privés de sortie (et on ne peux pas non plus les laisser sans surveillance dans une voiture, rapport à la canicule), l'université nous bombarde de messages divers nous conseillant de limiter nos activités à l'extérieur, et la piscine (bien évidemment découverte) est fermée.

Tiens, ça c'était la fumée à l'Est hier matin un peu avant 9h :

Le soleil derrière un écran de fumée

Et maintenant je retourne à mes chères études.

Notes

[1] Dont le but est de prouver que je suis capable de mener ma recherche, et d'obtenir l'autorisation de continuer de traîner mes guêtres (au sens figuré, hein, je ne porte plus de guêtres depuis que j'ai arrêté la danse, merci) dans le coin jusqu'à avoir amassé de quoi soutenir une thèse, et qui consiste en une présentation de ma recherche de 45 minutes devant jury de cinq personnes dont Advisor, plus quelques spectateurs qui j'imagine ne seront que quelques clampins de mon labo et qui n'auront pas leur mot à dire.