Je sais que je commence à vous gonfler sévère avec mes histoires de déménagements, cette série à rebondissements, mais j'ai franchi (ou presque) la dernière étape ce matin : j'ai emménagé dans mon nouveau bureau.

Ici, imaginez que je n'ai pas oublié mon appareil photo comme une vieille bouse sur mon étagère (non que je sois coutumière de laisser trainer des vieilles bouses sur mes étagères, mais apparemment c'est le quart d'heure de gloire de la métaphore idiote ici) et que je vous ai concocté un magnifique avant / après.

Avant : Une pièce sombre et froide, pourvue de deux bureaux, deux tables, deux étagères, un meuble à tiroirs[1], une chaise de bureau, une chaise tout droit sortie de Arts et Décoration hors-série sur le design minimaliste des années 70, trois cartons de déménagement (pleins) et une dizaine de cartons de déménagement (dépliés, donc a fortiori vides, quoique la théorie des cordes trouverait certainement à remédier à cela[2]).

Après : Un bureau coquet (mouarfarfarf excusez-moi je reprends ma respiration) et éclairé à la lumière naturelle par la grande fenêtre que je bénis. Sur la gauche (question de principes) mon poste de travail (écran plat, clavier, souris avec tapis de souris[3] à rayures importé d'une des boutiques de trucs inutiles, trop chers, mais choupinous qui font face à Beaubourg) avec câbles presque bien cachés, une place pour le portable, une indispensable boîte de mouchoirs en papier, une photo de la tour Eiffel dans un petit cadre noir (et toute la classe de mon bureau repose sur cette photo, autant vous dire qu'elle a intérêt à être majestueuse) et, quasiment pas bloquée par une des tables sur laquelle trônent quelques cartons, une vraie chaise de bureau confortable et réglable. Sur la droite, deux moniteurs, trois unités centrales, quelques claviers et souris, le tout dans un agencement parfait digne de la maniaquerie du plus choupinou des coburals[4], et une chaise de bureau qui serait confortable si elle ne s'obstinait à rester en position basse (ce qui fait que le plus choupinou des coburals a l'air d'être assis par terre, mais il n'a qu'à s'en prendre à lui-même, il s'est dévoué en me voyant tester la chaise, le menton sur le clavier). Les étagères sont encore vide mais j'ai commencé à remplir les tiroirs de mon bureau (ils sont propres et ils ferment : un vrai plaisir).

Ca donnerait presque envie de vous faire grâce du

Pendant : Trois aller-retours entre le bâtiment et le bureau (perdu dans un couloir Accès Interdit) de la Madame des Clés afin d'obtenir, petitun, mes clés (bureau et couloir), petideux, la clé du bureau du gars qui a les unités centrales mais qui n'est pas là, petitrois, la clé du labo-dépotoir d'en bas pourtant rendue avec soulagement à l'étape petitun. Deux transports d'unités centrales dans le couloir. Trois aller-retours entre le labo-dépotoir (dont les déménageurs n'ont déménagé qu'un tiers environ du contenant, parce que sinon, ce serait trop facile) et le bureau, avec, petitun, un écran plat et un carton plein, petideux, Cobural, deux chaises à roulettes, deux moniteurs, petitrois, Cobural, un post-doc-qui-passait-par-là, et quelques monceaux de cartons pleins. Un envoi en urgence du programmeur de service pour l'achat de quelques multiprises, câbles et hubs. Un lavage de mains de l'autre côté du département pour cause de coupure d'eau dans le bâtiment. Et, évidemment, un plantage de kde[5] qu'est jamais content quand je déménage ou que je m'occupe pas de lui quotidiennement.

Demain, je pars à l'exploration de la cuisine, veille à ce qu'on nous affecte une imprimante, ramène quelques dossiers de plus, et me réjouis de travailler enfin dans une atmosphère de labo qui en soit une.

Notes

[1] Un genre de truc étroit et vertical avec des tiroirs les uns au dessus des autres, le tout métallique, et je sens que tout d'un coup tout est plus clair

[2] La théorie des cordes, ça sert à tout expliquer, surtout les univers parallèles, les paradoxes et les choses incohérentes. La théorie des cordes, c'est le Bien. Surtout de loin.

[3] oui, il y a encore des gens qui ont des souris qui ne sont pas optiques et donc qui nécessitent un tapis

[4] cobural = collègue de bureau, le gars qui partage son (ou ton (enfin votre)) bureau avec toi

[5] truc de geeks