(1) Es-tu installée pour une période définie ou indéfinie en Californie ?
Pour une période relativement définie : jusqu'à la complétion de ma thèse. Mi-2009 aux dernières estimations.

Après, je ne sais pas. Je n'ai pas l'intention de rester dans le sud de la Californie, parce que le climat a beau être formidable, les gros quatre-quatre, les blondes siliconées, les centre commerciaux chics et les pavillons résidentiels de luxe, ça lasse. Beaucoup. Ça me laisse tout le reste du monde... même si je compte me limiter aux États-Unis (sous certaines conditions) et à l'Europe, et à des pays dont je parle la langue - bon d'accord je me mettrais à l'italien s'il le fallait mais c'est tout.

Quant à la question que je vois se poser dans les grands yeux interrogatifs de certains d'entre vous (je délire si tel est mon bon plaisir), à savoir, « et le Blondinet dans tout ça ? », apprenez que tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute, cette leçon vaut bien un fromage sans doute, envoyez le calendos l'on peut être amoureuse d'un homme sans vouloir passer sa vie avec lui. Enfin, moi, je peux. Ou peut-être que je ne suis pas assez amoureuse pour sacrifier mes projets d'avenir à moi (et qu'il n'est pas assez amoureux pour sacrifier les siens), ce qui tombe bien car, incasable et fière de l'être, je suis convaincue d'être plus heureuse en suivant mes propres rêves plutôt que ceux d'un autre - si charmant soit-il. Ce qui ne veut pas dire non plus que je suis une célibataire endurcie, ouhlà, non.

Et si cette révélation vous rend triste, zavez qu'à vous préparer à ramasser les morceaux quand l'un d'entre nous aura décidé qu'il est temps d'aller vivre sa vie.

(2) Que penses-tu des rencontres trans-générationnelles que permettent les blogues notamment ?
Pas grand chose de particulier, à vrai dire. Depuis toute petite, je m'entends et converse avec des gens de tous âges et milieu sans vraiment faire attention à un éventuel décalage. Cette question m'a fait la même impression que le jour où l'on m'a demandé quel effet ça faisait d'être la seule femme dans le labo : aucun, parce que je n'avais pas remarqué (il y a un certain nombre de gens pour signaler - grossièrement - leur sexe aux femmes dans le milieu scientifique mais aussi un certain nombre de gens qui ont mieux à faire).

J'ai malgré tout un respect assez old school pour les personnes plus âgées que moi, enfin, un respect a priori. Si un éminent professeur refuse de me considérer autrement que comme une jeune pimbêche au crâne vide, je m'adresse à lui avec la déférence polie qu'il attend et qui déplaît tant à ceux de ses collègues dont j'apprends le plus - et n'en pense pas moins.

Mais sinon, je suis capable de taper la causette sans me poser de questions aussi bien avec des gosses (enfin, ça dépend lesquels, mais bon des gosses bien quoi) qu'avec les amies de ma grand-mère, les parents du Blondinet, une tablée de scientifiques de tous âges, et des blogueurs de toutes générations.

C'est parce que je suis vachement sympa, comme fille.

(3) As-tu emporté ton alto avec toi et est-ce que tu en joues régulièrement ?
Oui, j'ai emporté mon alto. J'étais fine, à l'aéroport, avec deux énormes valises, un sac en bandoulière plein à craquer et un alto. Oh là oui. J'aurais bien apprécié la compagnie de Vichnu, ou Bhrama, enfin, un de ceux-là avec tous leurs bras.

Par contre, vu que pour jouer dans un orchestre étudiant il faut être prête à s'y dévouer corps et âme et à y passer environ trente-six heures par semaine, et que trouver des musiciens prêts à faire un peu de musique de chambre en amateur sans se prendre pour le nouveau quatuor Bartók, il faut se lever de bonne heure (et se coucher tard, je crois, parce que je n'ai toujours pas trouvé). Donc je n'en joue quasiment pas, même s'il m'arrive de le sortir de son étui, de l'accorder avec amour (et force, parce que les chevilles, elles bloquent un peu), de cellophaner mon archet et de gratouiller pendant vingt ou trente minutes, le temps de pleurer sur la souplesse perdue de mes doigts et de mes poignets...

(4) Est-ce que tu as un fruit préféré ?
Un fruit préféré ? La cerise ! Non, attends, les fraises (mais pas les gariguettes, ouh, non, les vraies fraises) ! Ou les pêches jaunes... Et le melon de Cavaillon. Et les reines des reinettes (je suis snobinarde de la pomme si je veux). Et les framboises aussi, c'est bon les framboises. Sans oublier les oranges de Berkane.

(5) Quelle est la première chose avouable que tu fais en te réveillant le matin ?
La première chose avouable que je fais le matin en me levant ? Éteindre le réveil et allumer la lumière... Et si c'est un jour sans réveil ? Hmm... prendre une douche ?

(La première chose non avouable que je fais le matin en me levant étant, bien évidemment, d'allumer mon ordinateur. Afin qu'il soit tout prêt à me livrer de fraîches nouvelles quand je m'installe avec mon petit-déjeuner. Voilà.)

Rappel Si tu t'ennuies, que tu ne sais pas quoi bloguer et que tu te demandes ce que mon esprit tordu va bien trouver à te demander (la curiosité a tué le chat, n'oublie pas, mais être curieux c'est toujours mieux que de regarder TF1 - moui, cette phrase craint des chaussettes, et alors ?), tu cries un truc du genre « Pose-moi des questions » ou « Interview-moi » ou « Miaou » ou « Coin-coin-coin-coin »[1] dans les commentaires. Si tu veux juste commenter, tu peux aussi.

Notes

[1] Parce qu'un carré a quatre coins, oups il se fait tard et je ressors des blagues de taupine